Immunologie du transfert de gènes à l'aide de vecteurs AAV
Immunologie du transfert de gènes
Les vecteurs dérivés du virus adéno-associé (adeno-associated virus ou AAV) ont montré leur efficacité pour le traitement de maladies génétiques. Pourtant, la translation de protocoles depuis des modèles de rongeurs jusque chez l’Homme a mis en évidence la présence de réponses immunes humorale et/ou cellulaire dirigées contre la capside virale et/ou le transgène. Ces réponses immunes peuvent être responsables d’une inefficacité du transfert de gène à long terme ou encore empêcher l’administration du vecteur en cas d’immunité préexistante. Contrôler cette immunotoxicité est aujourd’hui un défi majeur pour le succès en clinique de la thérapie génique.
Au sein de notre équipe, nous nous intéressons plus particulièrement à la compréhension de la réponse immune anti-AAV et anti-transgène dans des modèles animaux mais aussi chez l’Homme.
Nos projets de recherche s’articulent autour de 3 thématiques :
L’étude des interactions entre le vecteur AAV et les cellules immunitaires :
La reconnaissance de l’AAV par des récepteurs de l’immunité inné joue un rôle majeur dans l’initiation de la réponse adaptative médiée par les lymphocytes T CD8 (LT CD8). Alors que des interactions entre le génome viral de l’AAV et la voie de signalisation TLR9/MyD88 ont déjà été décrites, les interactions entre les vecteurs AAV et les cellules de l’immunité et notamment les cellules dendritiques restent encore à étudier.
La compréhension et la caractérisation de la réponse anti-transgène et de la réponse pré-existante anti-AAV :
L’injection de vecteurs AAV en présence d’une immunité pré-existante anti-AAV peut mener à la réactivation de ces cellules mémoires et éventuellement à une toxicité. Dans le but de caractériser cette réponse et d’étudier son impact sur l’efficacité du transfert de gène, nous mettons au point des outils d’analyse les plus sensibles possible tels que l’ELISpot ou l’enrichissement de cellules à l’aide de tétramères pour les détecter dans des modèles animaux et chez l’Homme.
Détection de LT CD8 spécifiques de l’AAV avant et après enrichissement à l’aide de tétramères (TAME).
Le développement de stratégies immunomodulatrices innovantes pour contourner la réponse anti-transgène et anti-capside :
- l’insertion de séquences d’ADN immunomodulatrices dans le génome viral de manière à moduler la réponse innée et,
- la mise en place de stratégies immunomodulatrices visant à induire une tolérance vis-à-vis de la capside et/ou du transgène.
Détection de T régulateurs dans le muscle après transfert de gène
Membres de l’équipe :
Oumeya ADJALI, M.D., Ph.D., CR1 INSERM, Directrice du laboratoireVirginie PICHARD, Ph.D.
Gwladys GERNOUX, PhD.
Samer MASRI, Doctorant
Célia COUZINIE, Ingénieur
Mickaël GUILBAUD, Ingénieur
Marie DEVAUX, Ingénieur
Johanne LE DUFF, Technicienne
Nicolas JAULIN, Technicien
Estelle TOUBLANC, Technicienne supérieure